mardi 22 novembre 2011

RENE COULON N' EST PLU



HOMMAGE A RENE COULON


prononcé
par Jean-Yves COUTEAU, son gendre,

MESSE DE SES OBSEQUES 21 NOVEMBRE 2011
Eglise Saint-Cyr-Sainte Jullite à Saint-Cyr-sur-Loire
Présidée par
Monseigneur Bernard-Nicolas AUBERTIN
Archevêque de Tours
concélébrée par
le Père Christophe RAIMBAULT
Curé-doyen de la paroisse Saint-Marc de Joué-les Tours
et le Père Pierre DELANNOY






Mon cher René,
A vous hommes d’église qui savaient,
mes, nos amis
Avec nous membres de ta famille,
Avec vous,

LE DESTIN A OBLIGE CE RENDEZ-VOUS.
La pire souffrance est la solitude qui l’accompagne.

Ce matin, dans ce début d’automne,
à l’heure où normalement tu comptais avec Andrée fermer ta maison à la campagne pour attendre le printemps prochain,

LE DESTIN A OBLIGE CE RENDEZ-VOUS.
Il a imposé encore. Il a noirci encore les pages.
A l’âge où tu me disais que l’on va pouvoir parler, échanger, d’homme à homme d’égal à égal avec ses proches, plus jeunes,

LE DESTIN A OBLIGE CE RENDEZ-VOUS,
sans prévenir, il est venu empester l’instant pour laisser le Travail inachevé, l’Histoire pas écrite. La séparation génère l’incertitude.

Sommes-nous dans ce moment ?
Ici, autour de toi, comme tu l’avais souhaité,
et comme nous avons essayé de respecter tes si modestes demandes,
nous nous retrouvons dans la force d’aller vers le meilleur-
difficilement, à pas comptés,
une fois de plus, mais guidés dans cette église. C’est dans cette église que tu as voulu, dans cette maison de Dieu,
que tu as espéré que nos pensées retiennent l’essentiel,
que nos pensées voient le sillon que tu as tenté de tracer, de laisser, le plus honnête, le plus vrai possible.

Comment dans ce souvenir fort, ne pas penser aussi
qu’il n’y a pas de matchs qui ne s’arrêtent,
qu’il n’y a pas de maux, de maladies qui ne se terminent
dans cette vie mal fichue, trop courte, trop injuste et qui pourtant vous fait reconnaitre, croiser, retenir l’exemple de l’autre.

AVOIR LE GOUT DES AUTRES,
fut pour toi chaque jour une nécessité vitale.
Pour certains, alors qu’ils pensaient être tout seul,
imbu de certitudes si vaines, un jour, une référence éclaire un instant.

Dans ta vie professionnelle, passionnelle, sportive, tu auras offert ce goût du fond de l’âme et qui nous fera dire,
et c’est notre seule et unique citation celle de Jean-Eric Zabrodsky, journaliste à la NR:
« RENE COULON, C’ETAIT UN HOMME, UN VRAI».

A tout instant dans tes combats, tu auras dosé l’humilité sans jamais disconvenir des efforts des autres auprès de toi, et pourtant.

Tu voulais dire merci d’abord à Jacky Manic et à toi mon cher Pierre Etienne Cailleux, ton radiothérapeute,. Tu lui faisais toute confiance. Tu savais qu’il a à tout fait ; mais aussi à alain Margulies au chirurgien M Richard qui t’ont d’abord sauvé d’un premier rendez-vous avec la mort.

Mais elle rodait près, toujours emplie de vice qui te fait croire qu’elle est une date repoussée.
Complice de la maladie,
complice de la perversion,
elle voulait truquer le match contre le coriace que tu étais.

Alors tout a recommencé, différente l’épreuve devenait quotidienne.
A Tous, tu veux aussi leur dire merci, ils ont repris leur aides, leurs soins, le personnel de la HAD, le docteur Ginies se sont réunis avec les services de l’Hôpital. Tu as subi des traitements si puissants qu’on en a limité l’exigence,
et puis, et puis, et puis,
on t’attendait ailleurs.

Comment oublier Catherine, qui, en plus deux, trois fois par jour t’a accompagné.
Ce n’est pas facile d’être l’infirmière de son père, et puis Sophie avec qui tu partageais cette force de caractère qui faisait que vous étiez indispensable l’un à l’autre, et vous Andrée, que nous admirons et aimons pour tout ce qui ne peut être dit ici.
Merci aussi à vous Monseigneur, Christophe et Pierre.

Non René, je ne pourrais dire merci nommément à tous.

Tu as lutté, lutté pour tes enfants, tes petits enfants.
Camille qui est née pendant ton premier combat.
Puis Mathieu si puissant dans son amour du foot, il a su t’émouvoir avec son grand cœur,
et puis Victoire, la petite dernière du clan, qui, elle aussi t’a fait pleurer, elle, à qui tu voulais donner encore le rêve dans l’existence, et atteindre dans quelques semaines Noël. Elle était d’une totale complicité avec toi.
Toujours à coté de toi, Andrée, ses enfants, petits-enfants Romain et Julien ; Andrée exemplaire, fabuleuse de discrétion t’a épaulé avec la dignité des vrais sentiments.

Un autre combat constituait l’assise de ta mémoire, de ta stature, celui de ton enfance.
Dans ta jeunesse, tu as forgé cette immense force de caractère que tu cachais derrière une rigueur, qui fondait pourtant devant tous les soleils de l’affection des autres.

Ta famille, la famille fut une institution pour toi que tu demandais à voir transmettre.
La famille, oui tes sœurs, leurs familles constituaient pour toi des rendez-vous obligatoires, quel que soit ta santé.

Avec inquiétude, je te voyais partir avec ta voiture dans laquelle tu voulais avoir un lieu de rassurance. La maladie ne t’a pas interdit les kilomètres.
Moi, qui était un nouveau, combien de fois tu m’as expliqué, Bordeaux, Périgueux, Ruffec, là où vivait celles et ceux qui avaient partagé cette jeunesse trop dure, dans une éducation qui aurait pu laisser des rancœurs irréversibles. Beaucoup de jeunes privés d’affection tombent dans la galère de l’envie de tout casser, d’envoyer balader une société qui ne vous connait pas, de la rendre responsable du désert d’affection. Tu as tenu et pris l’arme du sport pour en sortir parce que les autres étaient plus sincères !

Toujours plus fort, tu partiras 30 mois sous les drapeaux. Ton frère, enrôlé dans la guerre d’Indochine ne reviendra pas. Ainsi ce combat inutile de l’Algérie te sera épargné.

Ta vie va adopter la résilience comme source de cette jeunesse permanente.
Tu seras toujours prêt à rebondir.
Tu tomberas rarement dans le jugement rapide, hautain. Tu auras toujours au bout des lèvres la tolérance, même si le bleu, si puissant, de tes yeux quelques fois se suffisait à lui-même, pour ne pas être dupe de ton jugement.

Mais chacun avait la possibilité de se rattraper, de gagner les prochains matchs.
Girondins de Bordeaux, puis venu en Touraine, tu deviendras joueur, entraineur, arbitres, président. Après le Loir-et-Cher, Vendôme, St Pierre des Corps, Chateau-Renault, Amboise, puis pendant 10 ans Président du de district de football de Tours puis avec ton ami, Teinturier et tous les autres comment les citer, il y a quelques mois ils étaient venus, en pensée ou physiquement, pour honorer ta médaille de Chevalier dans l’ordre National du Mérite. Elle suivait la proposition de mes amis Patrice VALLEE et Philippe Briand de donner ton nom à une allée qui deviendra une rue-promis- dans le nouveau complexe sportif de notre ville, celle que tu as choisi comme dernière demeure.

Dans le sport, l’envie de gagner, la vertu humaine du combat, le gout des autres constituait l’alchimie de la vie que tu as voulue digne et loyale. Certains n’ont pas été très élégants avec toi.
Tu n’aimais pas les clans.
Tu détestais la paresse.
Tu voulais écouter toujours.
Tu pardonnais souvent.
Tu ne transigeais jamais avec l’honnêteté.

Alors, ce matin de novembre, dans notre belle ville, à nous de saluer l’exemplarité du sportif, du combatif.
Que la douleur que tu as endurée, ne soit imposée à personne, jamais plus.
Que tes valeurs issues de ce sport, de ta carrière commerciale, qui ont constitué ta vie, donne l’exemple.

Je sais,
Cet exemple n’existera que si nous savons nous souvenir de ce que tu m’as appris, nous a appris, à nous ta famille,
si tristes d’avoir perdu dans ce monde, quelqu’un qu’on attendait et qui ne viendra plus.

Le militant des autres, toi René, va pouvoir,
là où ira le tintement des cloches qui te salueront,
le militant des autres va pouvoir rejoindre nos proches disparus.

Dis leur que nous pensons à eux.

Dis leur,
même si demain n’existe plus pour eux,

que tes valeurs connaitront ici-bas un avenir,
que le printemps revenu, ton sillon donnera naissance à la plante utile..

Nous, nous disons en refrain
Que Dieu te garde, maintenant.