mercredi 20 août 2014

LE PASSE , C'EST FACILE


Histoire, je t'aime trop !

Si on est attentif à la vie au quotidien, on s'aperçoit bien vite d'une frénésie sociale pour retrouver le passé. Notre structure intellectuelle, nous amène souvent à l'histoire bien construite. Un début, une fin, et la rassurance naît.
La frénésie des commémorations, l'argent dépensé pour se souvenir, trouve sa source dans l'incertitude qui se généralise et la mélancolie confortée par la nostalgie qui stabilise notre vie simple, trop simple. L’appétence pour le passé s'installe. L'Histoire devient la rubrique obligatoire dans laquelle on se jette et toute liberté.
La littérature, le roman se jette à corps perdu dans des situations orchestrées dans le passé. C'est plus simple de planter le décor que l'on connaît même de manière fragmentaire. La guerre confirme notre violence en la légalisant. Le fait divers satisfait toutes nos perversions.
L'analyse de l'Histoire demeure une force, mais le retour  de cette envie doit nous interroger. Ne serait-ce pas la démonstration de notre frustration à savoir comment nous allons faire demain, comment nous allons agir, comme nous allons troubler "le juste chemin des choses" ? Dans l'atmosphère des mots qui n'ont plus de sens, dans le verbiage politique qui affirme et fait le contraire, dans le message religieux qui se noie dans œcuménisme béat d'un bonheur promis qui n'existe pas, on se plonge dans le déjà construit, usé, satisfaisant, des périodes révolues. On se complait à vouloir que c'était mieux avant et pas que demain sera meilleur parce que nous nous serons enrichis des absurdités du passé.
Est-ce la marque d'une décadence ? d'une chute vers un impossible demain ? vers un futur indéfinissable ?
Le passé se conjugue avec l'analyse macro-affective du présent. Les chiffres s’assoient comme preuves irréfragables. Les mensonges répétés deviennent des vérités. La confusion naît de ce doux refrain savamment répété dans la chanson de l'actualité.
Le passé, c'est plus simple que le devenir immédiat. Comment sera l'année prochaine, les cinq années à venir, les chantiers à imaginer, les révolutions à réussir.
Une photo de ce que nous vivons. Des questions à se poser. C'est une richesse aussi.

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